« Ma sœur Pascale Gâtineau est née à Sfax, en Tunisie, le 13 juin 1955. Nos parents, Lucien et Henriette Gâtineau, étaient poitevins de souche, ils se sont expatriés en Tunisie après la seconde guerre mondiale, suite à cinq ans de dure captivité pour Lucien, pendant que maman l’attendait avec amour en travaillant à la Poste, dans le 15ème arrondissement de Paris. Une première fille leur est née à Couhé en 1946, ils l’ont emmenée en Tunisie dès qu’elle a été « transportable » dans un panier d’osier, c’était l’ainée, Marie-Séverine, moi ! Une seconde fille leur est née plus de neuf ans plus tard, en juin 55, c’est Pascale.
Lucien et Henriette se sont retirés à Couhé en septembre 68, Pascale a fait ses études au collège de Couhé puis au lycée de Civray, où elle était interne. Elle a commencé à y exposer ses émaux sur cuivre, encouragée par monsieur Bernier, ainsi que ses premières œuvres, elle était très jeune et n’a jamais arrêté de produire et d’exposer émaux de grand feu, peintures à l’huile, gouaches, aquarelles, acryliques, gravures puis bijoux-sculptures : elle a obtenu grand nombre de prix en Poitou, Touraine et à Paris.
Cependant la vie d’artiste étant souvent aléatoire, Pascale a exercé la profession de veilleuse de nuit auprès d’enfants sourds-aveugles, et décroché brillamment son diplôme d’art-thérapeute auprès de la faculté de médecine de Tours. Les enfants sourds-aveugles de Larnay, les écoliers d’Eugène Varlin à Pierrefitte, les élèves malvoyants de l’école Charles Perrault à Poitiers, bon nombre d’adultes et de jeunes en grande difficulté personnelle ont pu, grâce à son talent d’art-thérapeute, commencer à se reconstruire.
Pascale était une passionnée, passionnée par tous les arts, la peinture, l’écriture, la musique, l’orfèvrerie, passionnée également par la nature, les graines, les oiseaux, les plantes, les arbres, les fleurs … Son jardin à Couhé a été un refuge et un lieu où elle d’est ressourcée, avant et pendant sa maladie. Elle a appris en janvier 2010 qu’elle avait un cancer du poumon, elle a accepté l’opération puis la chimiothérapie, puis les rayons. En janvier 2011 elle a appris que son cancer s’était propagé au cervelet, elle a accepté Gamma Knife à la Salpêtrière, puis trois opérations chirurgicales en 2012 puis à nouveau des rayons. Des vomissements incessants ont eu raison de ses forces et de son énergie. Elle a choisi de refuser une nouvelle chimio et a demandé à entrer en soins palliatifs où elle a passé ses deux derniers mois. Son but : pouvoir marcher à nouveau ! Les séances de kinésithérapie étaient pour elle capitales. Mais les forces lui ont manqué, elle n’a pu aller que jusqu’au bout du couloir, puis jusque devant sa chambre, puis elle n’a plus pu se lever … Les équipes de soins palliatifs ont été avec elle aux petits soins jour et nuit : qu’elles en soient remerciées à jamais. Samedi 9 juin 2012, l’après-midi, sa respiration s’est mise à devenir très saccadée, à 20 heures nous étions tous auprès d’elle, à 21 heures 30, elle a eu un petit hoquet, le temps de le lui essuyer, elle a ouvert grand ses yeux, et elle a rendu le dernier soupir dans nos bras.
Pascale n’a pas eu le temps d’avoir 57 ans. Elle s’est envolée rejoindre ses disparus, le même jour que notre maman … 27 ans plus tard !
Pascale vit dans ses toiles, ses dessins, ses aquarelles, ses chansons, ses bijoux, et reviendra chaque année sur la terre refleurir dans les plantes et les fleurs qu’elle a semées dans son jardin. »
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